Levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort en RDC : « cette décision est dangereuse dans un pays où la justice est dysfonctionnelle et malade » (Denis Mukwege)

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Le Docteur Denis Mukwege a contesté, samedi 16 mars 2024, la décision du Gouvernement sur la levée du moratoire sur l’exécution de la peine capitale en République Démocratique du Congo.

D’après le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2023, Denis Mukwege, c’est une décision « dangereuse » dans un pays où la justice est « dysfonctionnelle » et « malade ».

Dans la foulée, le prix Nobel de la paix souligne que c’est une mesure « populiste », car souligne-t-il, le déficit d’indépendance et d’impartialité du système judiciaire est notoire et la justice militaire ne prévoit pas de double degré de juridiction, en violation des garanties procédurales inhérentes à un procès équitable.

De poursuite, le gynécologue Denis Mukwege estime qu’il faut une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice pour consolider un État de droit protecteur des libertés fondamentales.

« De nombreuses études ont démontré le caractère non dissuasif de la peine de mort. Nous prônons l’abolition pure et simple de la peine de mort et une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice pour consolider un État de droit protecteur des libertés fondamentales », a-t-il martelé dans son intervention.

Au cours du Conseil des ministres du 9 février dernier, le Gouvernement Congolais, en date du 13 mars dernier, avait levé le moratoire sur l’exécution de la peine de mort. Cette sanction qui du reste est prononcée par les juridictions et décrétée par le Gouvernement en 2003, à en croire une correspondance du ministère de la Justice et Garde des Sceaux, est motivée ce jour pour pallier aux actes de traîtrise ou d’espionnage qui font payer un lourd tribut tant à la population qu’à la République au regard de l’immensité des préjudices subis. La RDC est en proie à des conflits armés récurrents souvent orchestrés par des États étrangers qui pour la circonstance, bénéficient parfois de la complicité de certains compatriotes Congolais.

De ce fait, le document y afférent liste un nombre des cas concernés par cette décision tels que la complicité militaire, lâcheté, rébellion, refus d’obéissance, refus d’obéissance de marcher contre l’ennemi, violation des consignes en présence de l’ennemi ou d’une bande armée, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, trahison, espionnage, participation à un mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs et bien d’autres.

Lionel Akwil

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