Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a appelé, jeudi 30 octobre 2025, au Quai d’Orsay à Paris, à soutenir l’application effective de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité pour une paix durable dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Cet appel du Président congolais a été lancé à l’occasion de la conférence inédite consacrée à la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, coorganisée par la France et le Togo, laquelle a permis de débourser 1,5 milliard d’euros mobilisés pour financer des programmes humanitaires et des actions de stabilisation en RDC et dans les pays voisins.
La crise en République Démocratique du Congo, a souligné sans ambage Félix Tshisekedi, est directement liée aux actions militaires menées par le groupe armé M23-AFC, soutenu sur les plans logistique, financier et opérationnel par le Rwanda. « Cette réalité est aujourd’hui documentée », a-t-il déploré.
« Chaque partenaire ici présent doit s’engager à soutenir l’application effective de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité », a exhorté la Chef de l’État à une quinzaine de puissances et d’organisations internationales présentes dans la salle.
Dans sa posture de garant de la nation congolaise, Félix Tshisekedi renchérit : « toute paix durable commence par la fin de l’occupation d’une partie du territoire congolais. Il ne peut y avoir ni double langage, ni compromis moral ». Il formule en effet des demandes pour un soutien financier prévisible et ciblé en faveur des populations congolaises de l’Est. Ce sont entre autres les soins, abris, sécurité alimentaire, protection des survivantes de violences sexuelles et accès à l’eau potable.
La France, le Canada, les États-Unis…parlent le même langage
À l’issue de ces travaux, la France, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, la Suède, le Qatar et l’Arabie Saoudite se sont tous accordés sur la volonté de renforcer la coordination des actions humanitaires et diplomatiques pour la fin des conflits dans la région des Grands Lacs.
« Nous saluons un engagement collectif en faveur d’une région dont la stabilité conditionne la paix du continent », a déclaré Emmanuel Macron. Il a annoncé en même temps l’ouverture prochaine de l’aéroport de Goma aux vols humanitaires, signifiant « une mesure symbolique de soutien aux populations déplacées, assortie de corridors humanitaires sécurisés, dans le respect de la souveraineté congolaise ».
Pour sa part, le ministre togolais Robert Dussey a conscientisé les partenaires : « cette crise n’est pas congolaise, c’est une crise régionale, un échec collectif de notre conscience internationale. L’inaction n’est plus tolérable ».
« La paix n’est jamais un miracle, elle est le fruit du courage, de la constance et du respect de la parole donnée », s’est exprimé le ministre français de l’Europe et des Affaires Étrangères, Jean-Noël Barrot.
La Vice-ministre congolaise des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba, a de son côté appelé à la justice et à la responsabilité de tout un chacun, indiquant que la paix passe par ces facteurs clés.
Sans pointer directement le régime de Kigali, la cheffe de la diplomatie congolaise a encouragé « le maintien de la pression diplomatique et des sanctions contre les soutiens armés qui perpétuent la déstabilisation ».
Keren-Heliane Kambum
