Tribune : « pour quelle République au Congo-Brazzaville ? » (Evrard NANGHO)

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Le 28 novembre, un rituel s’est installé au sommet de l’État, la célébration de la proclamation de la République. Une partie de notre histoire ressuscitée par le Président Denis Sassou Nguesso.

En effet, le 28 novembre 1958, l’assemblée territoriale du moyen Congo délibérant en séance plénière à Pointe-Noire (ancienne capitale de la République du Congo), après l’approbation unanime exprimée par la population du moyen Congo à la Constitution du 4 octobre 1958. Le but de la proclamation de la République était de créer une communauté fondée sur l’égalité et la solidarité des peuples du moyen Congo. Aujourd’hui, 66 ans après, ce rêve est brisé, le tribalisme, la mauvaise gouvernance, les anti valeurs, le népotisme ont pris le dessus au sein de la République.

Le Congo-Brazzaville est-il une vraie République ?

La République est un mode d’organisation d’un pays dans lequel le pouvoir est exercé par la population ou ses représentants, généralement élus, et où le Chef de l’État n’est pas héréditaire. Une République est le contraire d’une monarchie héréditaire, mais n’est pas toujours synonyme de démocratie. Il revient à chacun de faire sa propre analyse par rapport à la réalité d’aujourd’hui.

Cette République égalitaire et solidaire n’est qu’un chimère face à l’ensemble de la popularité. Si pour ceux qui nous dirigent aujourd’hui, la fonction de l’État consiste seulement à payer les salaires des fonctionnaires (0,042%) de la population, nous sommes à des années lumières de la vision des pères fondateurs de notre République.

Les Congolais en majorité ne bénéficient pas des retombées économiques de leur pays. Le rôle de l’État ne se limite pas uniquement au paiement des salaires, mais dans le bien-être de toute la population.

La redistribution des richesses posent énormément problème. Le système social Congolais est très défaillant. Pas d’allocations familiales, pas d’allocations scolaires, le système sanitaire en agonie, sans argent on ne peut pas se soigner, bref le Congolais est abandonné à lui-même.

Le Congo-Brazzaville n’est plus une République mais une parentocratie. Nous allons droit vers une monarchie héréditaire qui ne dit pas son nom. Nous avons perdu l’esprit du 28 novembre 1958, cet esprit fédérateur qui a su unir tous les Congolais vers un même idéal.

La République que nous voulons doit être :

– solidaire

– égalitaire – sociale

– démocratique

– fraternelle

La République doit toujours s’inspirer de notre devise : « Unité, Travail, Progrès ». Ce n’est que dans l’unité que nous pourrons arriver à un travail acharné de construction de notre pays pour ensuite connaître le progrès réel.

Vive la République, vive le Congo !

Fait à Tallinn, le 12 novembre 2024.

Evrard NANGHO,

Le Patriote.

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