Le Front Commun pour le Congo (FCC) accuse le Gouvernement d’être responsable du drame qui s’est déroulé dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre 2024 à la prison centrale de Makala.
Le FCC l’a exprimé via une communication signée par Raymond Tshibanda, ce jeudi 5 septembre 2024. Cette famille politique de l’opposition souligne qu’il s’agit là d’une faute qui incombe aux autorités du pays et particulièrement au Gouvernement qui a notamment fait sourde oreille « quand des gens dénonçaient les conditions inhumaines de cette maison pénitentiaire ».
« En tout état de cause, le FCC précise que, tout bien considéré, le Gouvernement doit être tenu pour premier responsable de ce drame. En toute connaissance des conditions de détention infrahumaines de cette prison, dont tous les ingrédients d’une tragédie prévisible ont été exposés publiquement, il y a peu, par un journaliste lanceur d’alertes qui a eu à y séjourner injustement, le Gouvernement a en effet fait preuve d’une négligence coupable. Comme à son habitude, il s’est contenté de répondre, par des effets d’annonces creux, plutôt que par une thérapie structurelle de choc, aux conditions carcérales, dignes d’un camp de concentration, de cet établissement pénitencier », lit-on dans ce document.
Avant de faire noter que ce drame est « le plus récent, mais sûrement pas le dernier d’une longue série macabre, s’inscrit en droite ligne du mot d’ordre clair, donné » expressis verbis », par le Président de la République, le 26 juin 2023 au Stade Kashala Bonzala de Mbuji-Mayi. Ce drame est aussi une preuve de plus de la faillite d’un leadership sans conscience et sous la houlette duquel, l’exercice de la puissance publique ne s’accommode d’aucune considération légale ou morale, et la vie humaine, pourtant sacrée, est plus que jamais banalisée, au point que, dans notre pays, la peine de mort est désormais distribuée comme des petits pains. Un recul démocratique inacceptable ».
Signalons que cette famille politique du sénateur à vie, Joseph Kabila, faisant d’une pierre deux coups, a également dénoncé d’autres nouvelles manifestations de la politique d’abus systématique de pouvoir, par les gouvernants actuels, pour assujettir le peuple et contraindre toute voix dissidente au silence.
Il a fait mention notamment de l’arrestation « arbitraire et brutale » de Monsieur Seth Kikuni, de la récente interpellation à Goma de Suzanna Kahambu, activiste des droits humains, pour s’être plainte des affres de la guerre et du comportement des membres du Gouvernement qui y avaient été dépêchés pour assister àl’inhumation des compatriotes décédés dans les camps des déplacés, ainsi que du débarquement ce matin, par la DGM de la journaliste Paulette Kimuntu, l’empêchant d’aller faire son travail à Kindu.
Jude Munganga