Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a appelé chaque congolais à s’approprier du narratif « GENOCOST » (Génocide pour des gains économiques), afin que cette partie de l’histoire attachée à la souffrance du peuple ne sombre jamais dans l’oubli.
C’était lors de la soixante et unième réunion du conseil des ministres présidée par lui-même, vendredi 3 octobre 2025, à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, au cours de laquelle il est revenu sur cette tragédie qui marque la mémoire collective des congolais.
Bien plus, « le Chef de l’État a insisté pour que le plaidoyer pour la reconnaissance internationale du « GENOCOST » ne se limite pas à la réparation des survivants. À l’en croire, il est question avant tout d’un appel à la vérité, à la justice et à la non-répétition, mais aussi d’une invitation à tous les congolais à assumer leurs responsabilités historiques et à bâtir une mémoire collective autour de l’idéal : ne jamais répéter. Commencer à guérir ».
« Il nous revient de porter la flamme de mémoire et de vérité afin que notre histoire ne soit jamais effacée ni instrumentalisée. Le GENOCOST ne doit pas être vécu comme un fardeau, mais comme un socle de dignité et de résilience. Cette appropriation exige toutefois d’écarter tout discours de haine ou replis xénophobes. Elle doit, au contraire, nourrir notre unité, renforcer la réconciliation avec notre mémoire et affermir notre volonté de bâtir un Congo plus juste, fort et solidaire », a-t-il insisté.
D’après le compte-rendu de cette réunion hebdomadaire du Gouvernement, Félix Tshisekedi a évoqué la nécessité de faire en sorte que ledit narratif soit disséminé dans toutes les couches de la population, en utilisant tous les canaux possibles et notamment à travers sa vulgarisation dans les quatre langues nationales. Il s’agit par ailleurs d’un complément de son instruction au cours de la 53è réunion du conseil des ministres, appelant la Première Ministre et son équipe à élaborer une stratégie globale et progressive.
Dans le même volet, le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, le Ministre d’État en charge de la Formation Professionnelle et celui de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Recherche Scientifique et Innovation ont été instituts à engager une réflexion commune pour intégrer cette mémoire dans le système éducatif, de la maternelle à l’université.
« Il importe que ce pan de notre histoire soit pleinement connu et transmis aux générations présentes et futures », précise le même document.
Félix Tshisekedi fait du GENOCOST son combat pour la reconnaissance internationale des génocides commis en République Démocratique du Congo dont le peuple fut victime depuis 1990. Il avait déjà porté haut la voix de la RDC à Genève pour la même cause, lors de la 60è session du Conseil des droits de l’homme, et plus récemment dans le cadre de la 80è session de l’Assemblée générale des Nations-Unies.
Au niveau national, la date du 2 août est consacrée à la « Journée nationale du GENOCOST », en souvenir, au recueillement et à la transmission aux générations futures de cette douloureuse histoire qui raconte des millions de morts parmi les congolais et la destruction du tissu social et économique de cette nation placée au centre de l’Afrique.
Guillaume MAVUDILA
