L’interpellation du journaliste Jacques Asuka, éditeur du Journal « Grand Débat » paraissant à Kinshasa inquiète l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse.
Ce professionnel de la plume et du micro a été interpellé le 12 août 2024, selon l’OLPA, à la place Victoire de Kinshasa en début des heures vespérales, par un nombre important d’agents du Parquet de grande Instance de Kinshasa/Gombe qui détenaient un avis de recherche. Il a été menotté et puis amené sur le champ dans un véhicule puis a été conduit au cachot du parquet où il a passé sa première nuit.
« Le journaliste a été auditionné, le 13 août 2024, par un magistrat qui l’a inculpé d’imputations dommageables. Accusation consécutive à la publication, dans l’édition N° 442 de Grand débat, d’une annonce promettant la publication prochaine des informations sur la gestion de la Société Minière de Kilo Moto (Sokimo), entreprise d’exploitation d’or, depuis l’avènement de M. Pistis Bonongo Tokole, directeur général. Après son audition, il a été de nouveau placé dans une cellule pour la poursuite de l’instruction », dénonce cette ONG.
Cette association de défense et de promotion de la liberté de presse fait noter que sans aller au-delà du problème, la liberté reste le principe et l’incarcération une exception.
« OLPA reste persuadé que seul le respect du droit de la défense pourra garantir une bonne administration de la justice en faveur du journaliste et préserver la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme », poursuit l’OLPA.
En rappel, dans un rapport publié en novembre 2023 à l’occasion de la Journée Internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, « Journaliste en Danger » (JED), une des structures qui fait la promotion et la défense de la liberté de presse en RDC, avait fustigé le fait qu’aucune action concrète n’a été menée pour rendre plus sûr l’exercice du métier de journaliste.
Le rapport affirmait que la non tenue par le Chef de l’État de sa promesse de faire de la presse le véritable quatrième pouvoir a des conséquences qui se traduisent par les assassinats, les menaces, agressions et arrestations des journalistes, les fermetures et pillages des médias enregistrés chaque année depuis son avènement au pouvoir.
Jude Munganga