Le ministre des Finances Christian Yoka a annoncé lors d’un échange avec le patronat, le 30 septembre 2025, que l’impôt sur le revenu des personnes physiques, le fameux IRPP va disparaître en 2026 au profit de 4 nouveaux impôts à savoir :
-l’impôt des traitements et salaires;
-l’impôt sur les revenus fonciers;
-l’impôt sur les revenus capitaux mobiliers;
-l’impôt sur les bénéfices d’affaires.
Selon le ministre, le Gouvernement veut élargir l’assiette fiscale afin d’augmenter les recettes fiscales. Ce qui revient à dire, plus d’argent dans les caisses de l’État. En effet, l’annonce du ministre est un tollé car la multiplication des impôts va nécessairement entraîner l’inflation d’une part, et d’autre part, cela va enrichir sans doute les mafieux des impôts et du trésor public.
La seule bonne nouvelle concerne les impôts sur les traitements et salaires dorénavant, le Président de la République, les ministres, les députés, les sénateurs, les maires, etc. vont commencer à payer les impôts comme tous les autres congolais. Il était temps de réparer cette injustice.
Nonobstant le hic demeure sur l’impôt sur les revenus fonciers et l’impôt sur les capitaux mobiliers. Quand on sait que les Congolais ne sont pas friands des banques et nombreux n’ont pas de compte bancaire ? Combien des citoyens congolais propriétaires immobiliers font des placements bancaires des capitaux mobiliers (les revenus de capitaux mobiliers sont les revenus tirés de vos valeurs mobilières) ?
Il s’avère que pour atteindre la télédéclaration et le paiement en ligne, il faudrait informatiser toute l’administration pour arriver au e-administration, ce qui n’est pas gagné malgré l’installation de la fibre optique dans tout le pays. Selon l’article 125 de la consommation du 25 octobre 2015, il est écrit : Sont du domaine de la loi:- l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature, les emprunts et les engagements financiers de l’État.
Les Congolais espèrent que le Projet de loi des finances 2026 sera plus explicite et prendra en compte la réalité du terrain. Pour une fois, nous osons croire que nos députés seront à la hauteur lors de l’examen du projet de loi des finances 2026, conformément à l’article 124 de la Constitution (Le Parlement vote seul la loi. Il consent l’impôt, vote le budget de l’État et en contrôle l’exécution. Il est saisi du projet de loi des finances dès l’ouverture de la session d’octobre ).
In fine, en ce qui concerne l’impôt sur les bénéfices d’affaires, là encore le flou existe, le Gouvernement doit expliquer clairement aux congolais comment il va procéder pour prélever cet impôt et qui est concerné ? La population souffre déjà, alors il est inutile de lui imposer des impôts supplémentaires qui vont enrichir certains vautours du pouvoir.
Le rôle d’un impôt est de couvrir les dépenses publiques de la société et jouer un rôle important dans le développement économique du pays en finançant notamment certains projets de développement socio-économiques. Ce n’est pas aux congolais de subir la politique d’endettement excessif de nos dirigeants, alors qu’ils ne bénéficient rien de l’État dans le cas de la redistribution des richesses nationales.
L’endettement abyssal auprès du marché financier région est l’œuvre d’une complicité structurée au sommet de l’État. Jusqu’à présent, aucune grande réforme n’est entreprise auprès de l’administration fiscale et du trésor public pour nous empêcher de replonger dans des scandales que nous avons connu.
« Les finances publiques ne tarderont pas d’arriver à un complet désarroi. Comment pourrait-il en être autrement quand l’État est chargé de fournir tout à tous ? Le peuple sera écrasé d’impôts, on fera emprunt sur emprunt ; après avoir épuisé le présent, on dévorera l’avenir », Frédéric Bastiat.
Fait à Mulhouse, le 06 octobre 2025
Tribune d’Evrard NANGHO
Le Patriote Engagé
