Dans son interview accordée aux journalistes pour son séjour de travail dans le Kouilou, le Premier Ministre et Chef du Gouvernement n’est pas allé par quatre chemins. Il a atomisé les cadres Congolais et reconnaît les égarements du pouvoir à ce sujet. Avec maestria, le Premier ministre a expliqué aux Congolais ce qui mine notre pays en général et notre administration en particulier. Le Professeur Anatole Collinet MAKOSSO vient de donner un coup de pied à la fourmilière.
Selon le Premier Ministre Anatole Collinet MAKOSSO, la crise de la déontologie professionnelle frappe le Congo, le pouvoir s’est permis d’emmener à la Fonction Publique des cadres parfois sans formation (les yaka noki noki), le résultat de la mauvaise gestion du pays. (Un cadre est une personne qui occupe un poste qui nécessite une aptitude à des fonctions à caractère intellectuel prédominant, comportant l’application à un haut degré de facultés de jugement résultant de connaissances, savoirs et savoirs-faire, théoriques, techniques ou professionnels). Des gens qui n’ont pas passé des concours d’entrée à la Fonction Publique.
Plusieurs cadres de la Fonction Publique ne sont pas passés par les écoles de formation adéquate. Le niveau minimum pour un cadre est Bac+3, y compris l’expérience professionnelle. Plusieurs cadres Congolais n’ont pas d’expériences professionnelles, n’ont jamais fait de stage. (minimum 6 mois) au Congo ni à l’étranger. Certains n’ont jamais passé un entretien de recrutement valable même après l’admission du concours d’entrée en formation. Les tests psychotechniques n’existent pas au Congo pour les cadres, c’est pour cela que nous assistons à cette crise de déontologie.
Ils n’ont pas étudié l’éthique (la déontologie professionnelle et la législation administrative). L’éthique du travail, la transparence, l’honnêteté et l’engagement, le respect,etc… Une bonne éthique de travail favorise une culture de travail productive.
Le Premier Ministre avait déjà dénoncé ce comportement dans un livre intitulé : « Le jubilé » sur le cinquantenaire du Parti Congolais des Tricheurs (PCT). C’est un problème réel au niveau de notre administration.
L’administration Congolaise est malade et cela se ressent dans les secteurs de notre société. Étant donné que le Premier Ministre l’a reconnu, il est temps de prendre cette affaire au sérieux. Seule la formation ne suffit pas. La sélection doit être drastique même si on est admis au concours, les entretiens de motivation individuels doivent suivre, y compris les tests psychotechniques sur les personnalités de nos cadres de demain.
C’est l’ensemble de règles qui régit le comportement des agents publics. La déontologie permet de définir collectivement et dans la pratique la façon d’agir pour servir l’intérêt général. Les différents éléments de l’éthique administrative sont la non-corruption, la neutralité, l’anonymat, l’impartialité, l’équité, la sincérité, le secret, l’intégrité, le sens du bien public, l’efficacité, l’attitude non partisane, l’honnêteté, le dévouement au devoir, l’humilité et la loyauté envers la nation. Ces valeurs intrinsèques qui font défaut chez les cadres Congolais. La plupart des Cadres Congolais n’ont pas les 3 dimensions de la compétence : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Les 3 sont indissociables. Au Congo on a tendance à mettre l’accent sur les diplômes qui ne sont que des connaissances théoriques.
C’est pour cela qu’il faudrait rendre obligatoire le stage pratique dans le parcours professionnel de nos cadres. Le rendu de plusieurs récipiendaires à « ENAM » reste à désirer selon les professeurs de cette école. Le PCT a tué le pays avec les passe-droits, le favoritisme et les comportements déviants depuis les bancs de l’école.
In fine, le constat du Premier Ministre est très alarmant. La situation est très urgente, le pouvoir doit impérativement s’appuyer sur sa diaspora formée et compétente pour redresser le pays.
« Le mensonge donne des fleurs mais pas les fruits », proverbes africains.
Fait à Paris, le 16 septembre 2024.
Evrard NANGHO,
Le patriote.