La République Démocratique du Congo « commémore » chaque le 17 janvier l’assassinat de son premier Premier Ministre de l’histoire et héros national, Patrice Emery Lumumba.
Patrice Emery Lumumba est l’un des pionniers, aux côtés d’autres Congolais, qui ont combattu corps et âme pour l’indépendance de la RDC, à l’époque sous la colonisation belge. Cet homme dont l’« éloquence » et le « franc parler » faisaient partie intégrante de ses caractères, n’a aucune seule fois cautionné la souffrance infligée par les Belges, à son peuple et sur son sol.
La triste réalité de la souffrance de son peuple, d’après plusieurs analystes, était l’élément déclencheur de cette lutte qui avait conduit ce digne fils du pays à se placer au devant de la scène, sans la moindre crainte de la mort, et ce pour exiger le départ des Belges du sol Congolais. S’ils sont nombreux à combattre pour la libération du Congo, notamment Joseph Kasa-Vubu, Antoine Gizenga et consorts, il y a lieu de noter tout de même une certaine différence qui a caractérisé son combat bien qu’en compagnie des autres. D’où Lumumba était pour l’Occident un « homme à abattre » à tout prix.
La lutte étant payante, la RDC a obtenu son indépendance le 30 juin 1960. Et le 17 janvier 1961 à Lubumbashi, chef-lieu de l’ancienne province du Katanga (aujourd’hui Haut-Katanga), Lumumba a été assassiné, après une longue période de torture, sur instruction des colonisateurs, aux côtés de ses deux autres compagnons de lutte, à savoir Okito et Mpolo. Cet assassinat qualifié de « page sombre » de l’histoire de la RDC et du monde reste tout de même d’actualité, ce d’autant plus que ces vaillants geurriers n’ont combattu que pour la cause de leur pays.
63 ans après l’assassinat, Lumumba reçoit-il des hommages mérités ?
Cette question ne cesse d’être posée par plus d’un panafricainniste avéré. Pendant ce temps, des pays à travers le monde rendent des hommages mérités au héros Congolais. La Russie par exemple, pays situé à des milliers de kilomètres de la RDC, a toute une institution d’enseignement rebaptisée « Université Russe de l’amitié des peuples Patrice Lumumba ». Au-delà de cette appellation, il existe bien une signification d’importance capitale que Moscou revêt au combat mené par cette grande personnalité africaine. Que dire de tous les chantiers inachevés lancés en RDC au nom de Lumumba ?
Le nom « Lumumba » a sans nulle doute un ancrage sociologique tant en RDC, en Afrique qu’au monde. Jeune de son état, ce père de famille avait bravé la peur, sans tenir compte des risques en face de lui, pour dire non à ceux qui étaient considérés comme les plus forts de l’époque. Au regard de son combat, il y a nécessité pour son pays d’origine de lui rendre tous les mérites de son travail abattu.
La lutte de Lumumba semble orphelin des héritiers. C’est ce qui s’observe au regard de la nouvelle politique mise en place par les nouveaux acteurs Congolais. Mais cela est tout un autre débat. Ce qui reste primordial à ce stade, c’est de reconnaître, ne serait-ce le combat de cet ancien Premier Ministre, chaque le 17 janvier, à travers des activités à la hauteur de sa lutte. Sans cela, ce serait alors qualifié de l’ingratitude à l’égard de ce pionnier dont l’esprit continue de veiller sur le géant Congo au centre de l’Afrique.
Guillaume Mavudila
